Monsieur le Président et chers Collègues,
L’examen
de ce budget 2009, mes chers collègues, est intéressant à plus d’un titre. Dans
la droite ligne du débat d'orientations budgétaires, il met en évidence deux phénomènes ou artifices qui
font partie du jeu politique traditionnel auquel nous sommes habitués.
Le
Président Mitterrand nous a appris que « l’opposition s’oppose »,
c’est ce que nous allons faire dans cette brève intervention., en reliant la
politique départementale à des aspects de la politique nationale dont chacun
néanmoins s’accorde à dire qu’elle dépend étroitement d’une crise mondiale sans
précédent dans laquelle les simples incantations ne suffisent pas.
Dans un
contexte particulier nous devons faire preuve de pragmatisme et d’originalité,
à l’instar du plan de relance initié par le gouvernement., dont nous pensons
qu’il est, à tout le moins, un premier levier intéressant pour atténuer les
effets défavorables de cette crise, même si il peut s’avérer probablement
insuffisant pour traiter à lui seul la globalité des problèmes..
Mais à
chaque jour suffit sa peine, comme en témoigne l’indispensable réaction du
gouvernement vis-à-vis des attitudes scandaleuses de certains dirigeants
d’entreprises, comme Valéo, pour ne citer que celle-là.
L’accompagnement du plan de relance national que vous nous proposez dans
le BP 2009 a le mérite de s’inscrire dans cette démarche, et nous vous en
donnons acte, même si nous aurions souhaité y voir figurer une place plus
importante au Technopôle et à Magnytude dont nous pensons qu’ils peuvent être
source d’emplois et de valeur ajoutée. C’est pour nous une priorité, car
investir rapidement dans l’avenir et le développement durable c’est affirmer notre
ambition de faire enfin de Magny-Cours l’outil de développement de demain.
Nous
n’allons pas être exhaustifs en commentant point par point les rapports, nous
souhaitons simplement mettre en évidence avec gravité les contradictions de
l’articulation de notre budget, au regard des situations difficiles que vivent
un certain nombre de Nivernais qui font les frais de la crise économique, à
travers leur pouvoir d’achat malmené.
La seule
réponse que vous leur proposez, outre la relance de l’investissement dont nous
avons parlé, c’est une ponction supplémentaire à travers l’imposition qui
augmenterait de près de 10 %. A tout le moins, c’est paradoxal ! A moins
que cela ne soit doctrinal, ce que notre incrédulité nous empêche de penser.
Vous avez
choisi de diminuer l’emprunt 2009 de 31 %, c’est louable mais dans le contexte
actuel, chacun sait que les taux deviennent attractifs et nous observons que
nombre de collectivités ont fait le choix de cette opportunité.
Notre proposition a le mérite d’être claire !
Nous respectons la dépense dans sa globalité à
savoir 302 297 341 €, mais nous assurons l’équilibre du budget :
-
premièrement, en ne touchant pas à la fiscalité, donc sans augmentation des
impôts,
- et deuxièmement, en
modulant l’emprunt que nous portons de 29.8M d’€ à 36.7M d’€, soit une baisse
significative de 18.5 % par rapport à 2008.
Il existe
donc bien une réelle alternative à votre proposition: la notre qui prend en
compte le pouvoir d’achat des Nivernais.
Cette
proposition fera l’objet d’un amendement sur le rapport « Dette et
Emprunt ».
Certes, un
éminent socialiste allemand Helmut Schmidt nous a appris que « l’emprunt
d’aujourd’hui est l’impôt de demain ». Nous ne le contestons pas, mais de
toute évidence dans le cas de figure actuel il nous permet de lisser sur le
temps les charges du contribuable en attendant un retour à meilleure fortune,
dont nous ne doutons pas qu’il soit partagé de tous !
La lecture
du budget met néanmoins en évidence des orientations qui nous semblent bonnes
lorsqu’elles sont sources d’économie et de rationalisation, nous en avons vu
quelques unes mais nous pouvons peut-être aller plus loin même si les marges de
manœuvres sont faibles.
Le seul budget de la solidarité représente 120M d’€,
il est une compétence obligatoire de notre Assemblée, c’est un fait
incontournable.
Cependant, 5 % d’économie dégageraient 6M d’€ c’est
dire tout l’enjeu et tout l’intérêt à analyser en interne la possibilité pour
une meilleure rationalisation sans mettre en péril l’efficacité du service.
Voilà une autre piste de réflexion que nous devons
mener par rigueur de gestion.
Au rang
des économies réalistes, vous avancez la Communication, certes par rapport à
2008 elle baisse, il est vrai que nous étions en année électorale, comme cela
avait déjà été souligné à l’époque.
Cependant,
vous auriez pu, au moins en ce qui concerne
la communication du Cabinet retrouver le niveau de 2007, c’est près de
20 000 € économisés, idem pour R2C (Communication-Conseil) vous baissez de 22.8
% le budget 2009, à lui faire retrouver
le niveau de 2007 nous aurions pu récupérer près de 40 000 €.
Voilà à
titre d’exemples, la preuve qu’on peut toujours faire mieux. Et les membres du
groupe ne manqueront pas de vous en signaler d’autres à l’examen des divers
rapports.
En
conclusion, vous avez choisi d’aborder ce budget sous un angle politique en
faisant fi des difficultés de nos concitoyens. Vous avez choisi l’impôt :
nous le regrettons, mieux nous le condamnons.
Cependant,
si vous suivez notre amendement, nous sommes prêts par esprit de solidarité et
esprit constructif à voter le budget ! démontrant ainsi que notre seul
souci est l’intérêt de la Nièvre et des Nivernais, au-delà des subtilités
politiciennes qui n’intéressent qu’un milieu d’initiés, très loin des
préoccupations de nos administrés.